
Mercredi 26 Juillet 2023
21h
Musique de chambre
(au temps de l’URSS)
Cloître du Monastère de Cimiez
===================
Dmitri Shostakovich
Trio pour piano et cordes n°1,
en ut mineur, op.8
(Andante – Allegro)
Stéphanie-Marie Degand violon
Hélène Dautry violoncelle
Elena Rozanova piano
Sergeï Prokofiev
Sonate pour violon et piano n°2,
en ré majeur, op.94bis
(Moderato – Scherzo/Presto – Andante – Allegro con brio)
Stéphanie-Marie Degand violon
Jean-Baptiste Fonlupt piano
Dmitri Shostakovich
Quintette pour piano et cordes, op.57
(Prelude – Fugue – Scherzo – Intermezzo – Finale)
Agnès Sulem violon
Loïc Rio violon
Françoise Gneri alto
Yi-Bing Chu violoncelle
Michel Béroff piano
En écho – et dans le prolongement – du précédent concert, déroulant des textes de Anna Akhmatova, cette soirée affiche 3 oeuvres de 2 compositeurs russes ayant subi la terreur stalinienne, les interdictions, les intimidations, et les purges organisées par le sinistre Jdanov. Il était si facile – et commode – à cette époque d’être accusé de décadence bourgeoise…
Les 2 oeuvres de Shostakovich présentées ce soir appartiennent à des périodes différentes de la vie du compositeur. Composé en 1923 (Shostakovich était encore élève au Conservatoire de Leningrad, et n’avait que 17 ans !), lors d’un séjour en Crimée, le 1er Trio avec piano affiche une structure un peu atypique : exceptionnellement court (13 minutes seulement), il ne comporte qu’un seul mouvement. D’ailleurs, à l’origine, ce trio devait simplement s’intituler « Poème ».
D’une toute autre envergure est le Quintette avec piano, composé – lui – durant l’année 1940. Il s’agit d’une « oeuvre de commande » (si l’on peut dire) puisque c’est à la demande du Quatuor Beethoven que Shostakovich écrivit cette partition. Les membres du Quatuor Beethoven étaient amis avec le compositeur, lequel écrivit également à leur intention nombre de ses quatuors à cordes.
En 1940, la terreur stalinienne règne toujours en sinistre maitre… Rappelons que c’est Staline qui fit interdire l’opéra Lady Macbeth de Mtsensk, et que c’est par crainte de la réaction de ce « Petit père des Peuples » que Shostakovich annula la 1ère audition de sa Symphonie n°4 (la veille du jour où elle aurait due être créée)… Mais Shostakovich, plus tard, se vengera : écrivant sa Symphonie n°10, il brossera en 4 minutes (dans le deuxième mouvement) un portrait au vitriol de l’ogre Staline où l’orchestre – immédiatement structuré sur une découpe rythmique déphasée (un symbole parmi tant d’autres qui émaillent ce mouvement) – hurle son angoisse et vomit littéralement ses sonorités poussées jusqu’à la saturation ! Il faut écouter ce jet de violence rageuse, par Karajan (chez DG) par exemple, par Kondrashin ou Rozhdestvensky (tous 2 chez Melodiya). L’expérience ne vous laissera pas indifférent !
Créé en novembre 1940 au Conservatoire de Moscou, par le Quatuor Beethoven et Shostakovich lui-même au piano, cette oeuvre reçut – curieusement – le Prix Staline en 1941. La gestion erratique de certaine dictature laisse pantois…
Prokofiev, lui, n’affronta jamais frontalement le pouvoir en place ; il tenta de s’en accommoder (de louvoyer) comme il put…
Ayant fui sa terre natale dès 1917, à cause de la Révolution Bolchévique, il décida – influencé par de fausses promesses – de rentrer au pays vers 1933. Dès lors, malgré tout ce qu’on lui avait promis, il ne put plus en sortir…
Sa Sonate n2 pour violon et piano est en réalité une adaptation de sa Sonate pour flûte, composée en 1942 (soit sensiblement à la même époque que le Quintette de Shostakovich). C’est l’immense violoniste David Oïstrakh, ami de Prokofiev, qui est à l’origine de cette transcription, et qui en assura la création en juin 1944. Shostakovich, d’ordinaire peu enclin à apprécier la plume de son collègue, déclara que cette oeuvre était « absolument magnifique » !
Jean-Noël Ferrel

Sergeï Prokofiev, Dmitri Shostakovich, Aram Khachaturian (Octobre 1946)
BIOGRAPHIES
Stéphanie-Marie Degand
Stéphanie-Marie Degand est aujourd’hui l’une des rares interprètes capable de maîtriser les techniques et les codes d’un répertoire allant du XVIIe siècle à la création contemporaine.
Formée à Caen par Jean-Walter Audoli et Emmanuelle Haïm, elle entre à l’unanimité au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de Jacques Ghestem et y affirme d’emblée son ambition de décloisonnement des répertoires, bénéficiant de l’enseignement de maîtres tels que Jacques Rouvier, Alain Meunier, Pierre-Laurent Aimard, mais aussi William Christie, Christophe Rousset et Christophe Coin. Elle obtiendra 4 Premiers Prix et suivra le perfectionnement de violon, avant d’entamer une carrière atypique.
Soliste confirmée, chambriste passionnée, violon solo engagé, cheffe et pédagogue, sa démarche artistique est saluée par de nombreuses récompenses : Grand Prix Adami 95, 2ème Grand Prix du Concours Ferras-Barbizet 97, Révélation Classique au Midem 98, Lauréate Natexis 99, Prix de la Sacem 2002, Révélation « Soliste Instrumentale » aux Victoires de la Musique 2005.
Elle se produit dans les salles les plus prestigieuses sous la direction d’Emmanuel Krivine, Francois-Xavier Roth, Jérémie Rhorer, Laurence Equilbey, et en formation de chambre aux côtés de Marie-Josèphe Jude, François-Frédéric Guy, Christie Julien, Violaine Cochard, Christophe Rousset, Emmanuelle Bertrand, Marc Coppey, Miguel Da Silva…
En 2000, elle est co-fondatrice avec Emmanuelle Haïm du « Concert d’Astrée », dont elle sera le violon solo puis l’assistante musicale. Du violon, elle a dirigé l’Orchestre Philharmonique de Liège, Les Violons du Roy, l’Orchestre d’Auvergne, et a été cheffe assistante de Jérémie Rhorer pour Don Giovanni au Théâtre des Champs-Élysées en 2016, de Sébastien Rouland pour Le Postillon de Longjumeau à l’Opéra-Comique en 2019, puis de Laurent Campellone pour Fantasio en 2020, ce dernier l’invitant ensuite à diriger La Caravane du Caire de Grétry à l’Opéra de Tours en 2022.
Stéphanie-Marie Degand est la directrice artistique de « La Diane Française », ensemble qu’elle fonde en 2016 et avec lequel elle explore toutes les facettes de l’art français à travers les siècles.
Titulaire du CA, elle enseigne au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris depuis 2012, à la fois comme professeure de violon « moderne » et au sein du département de musique ancienne.
Sa discographie illustre fidèlement cette insatiable curiosité musicale, de Monteverdi à Tanguy, du concerto romantique au duo violon-clavecin.
En 2020, son intégrale des Sonates de Bach avec Violaine Cochard est récompensée d’un « Diapason d’Or » et d’un « Choc-Classica de l’Année ». En 2021, son concerto de Brahms avec « Le Cercle de l’Harmonie » et Jérémie Rhorer a également été salué par la critique, et en 2024 paraîtra l’intégrale des concertos de Jean-Marie Leclair avec « La Diane Française » (CMBV/Nomad Music).
Après ses débuts parisiens de chef d’orchestre avec l’Orchestre Pasdeloup, et son 1er opéra à l’Opéra de Tours, elle a dirigé cette saison les orchestres des CNSM de Lyon et de Paris, l’orchestre symphonique d’Orléans et le Saarländlisches Staatstheater ; elle est également réinvitée à Tours pour une nouvelle production de Orphée et Eurydice de Gluck en 23/24.
Stéphanie-Marie Degand est également l’invitée régulière de l’émission « La Tribune des Critiques de Disques » sur France-Musique.
Hélène Dautry
Tout d’abord orientée vers une formation pianistique, Hélène Dautry dirige plus tardivement sa curiosité vers le violoncelle, instrument avec lequel elle développe très rapidement un parcours exceptionnel qui la mène après cinq années d’études à l’admission au CNSM de Paris dans la classe de Maurice Gendron. Disciple de ce dernier pour le violoncelle, de Jean Hubeau pour la musique de chambre, elle obtient un brillant 1er Prix de violoncelle et poursuit ses études dans ce même établissement en suivant le troisième cycle de perfectionnement de musique de chambre dans la classe de Jean Mouillière.
Lauréate de l’Académie Internationale Maurice Ravel, elle a été invitée à jouer sous la direction de Jean-Pierre Wallez, Frédéric Chaslin, Patrick Fournillier, Peter Csaba…
Violoncelle solo de l’Orchestre de Chambre Jean-François Paillard pendant plus de douze ans, elle a eu l’occasion de se produire en soliste avec cet ensemble dans les plus prestigieuses salles du monde. Par ailleurs, pendant une dizaine d’années, elle a occupé la place de soliste de l’orchestre de Besançon sous la direction de Peter Csaba. Elle a été membre du Geister Trio, du Trio Léonore, elle a également partagé la scène avec de nombreux artistes, parmi lesquels : Catherine Collard, Edson Elias, Jean-Claude Vanden Eyden, Romano Pallottini, Hugues Leclère, Jérôme Ducros, Jérôme Pernoo, Pierre Fouchenneret, Radu Blidar, Jean-Marc Phillips… prenant ainsi part aux festivals de La Roque d’Anthéron, Midi Minimes de Bruxelles, les Arcs, Jeunes Solistes en Périgord, Nancyphonies, Musicalta, Rencontres Internationales de Musique en Graves, Festival Académies de Colmar, Festival Music’Alp…
Depuis 2012, elle est régulièrement l’invitée du festival Cello Arte aux côtés de Bruno Rigutto, Sergio Lamberto, Geneviève Teulières-Sommer, Pierre-Henri Xuereb, Giacomo Fuga…
Elle partage ses activités de concertiste avec un large rayonnement pédagogique. Titulaire du CA, Hélène Dautry est professeur au CRR de Paris ainsi qu’au Pôle Supérieur Paris-Boulogne, à l’Ecole Normale de Musique de Paris et au Royal College Of Music de Londres . Dans le cadre d’un hommage rendu à Maurice Gendron, elle a été invitée à donner une master-classe au CNSM de Paris en 2002. Elle a également donné des cours publics à Saint-Pétersbourg, Minsk, au CRR de Lyon, aux master-classes du Château de La Roche Guyon…
Elle vient d’enregistrer avec le pianiste Bruno Rigutto – pour la maison Lyrinx – un disque Franck, Schumann, Debussy. Reconnue comme étant l’une des personnalités les plus marquantes de sa génération, Hélène Dautry se passionne pour la transmission et le partage de la musique.
Elena Rozanova
Issue d’une famille des musiciens, née à Odessa, Elena Rozanova fait ses études à l’Ecole Gnessine et au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou. Ses professeurs sont Tatiana Zelikmann, Alexey Nassedkine et Evgeny Moguilevsky. Elle remporte des prix dans plusieurs concours internationaux : au Concours Marguerite Long-Jacques Thibault à Paris, au Concours Eduard Flipse à Rotterdam, au Concours Takahiro Sonoda à Oita (au Japon), au Concours International de musique de chambre à Melbourne.
Elle est lauréate de la Fondation George Cziffra.
Elena Rozanova se produit en soliste, accompagnée par des orchestres tels que l’Orchestre National de France, l’Orchestre National de Montpellier, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre d’Auvergne, la Royal Philharmonie de Flandre, l’Orchestre de Novossibirsk, la Camerata de Saint-Pétersbourg, l’Orchestre Symphonique « Novaya Rossiya », la Camerata Ireland, avec les chefs Jean-Claude Casadesus, Saulus Sondeckis, Arnold Katz, Michel Tabachnik, Evgueni Bouchkov, Barry Douglas.
Elle est invitée à se produire dans de nombreux festivals (La Roque d’Antheron, Radio-France Montpellier, la Folle Journée, Ravinia, Carintische Sommer, le Festival de Colmar), et dans de magnifiques salles de concert telles le Théâtre des Champs-Elysée, le Théâtre du Châtelet, le Théâtre de la Ville à Paris, la Cité de la Musique de Moscou, Doelen de Rotterdam, le Shanghai Symphony Hall.
Elena joue en trio avec le violoniste Svetlin Roussev et le violoncelliste François Salque. Ses partenaires de musique de chambre sont également : Graf Mourja, Raphael Oleg, Dora Schwarzberg, Pavel Vernikov, Xavier Philips, François-René Duchable, Barry Douglas, Vladimir Mendelssohn, le Quatuor Ysaÿe, le Quatuor Aviv, le Quatuor Belcea.
Ses activités artistiques s’étendent au-delà des répertoires classiques, romantiques ou modernes. Ainsi, Elena participe activement aux créations contemporaines et se voit régulièrement invitée par l’ensemble Musicatreize, spécialisé – et internationalement reconnu – dans son engagement et la promotion des compositeurs vivants.
Ses enregistrement en soliste ou en musique de chambre ont été largement acclamés par la presse : « Choc » du Monde de la Musique, 5 Etoiles du Fono Forum en Allemagne, Diapason d’Or, 10 de Classica/Repertoire, CD du mois de la chaine Arte, « Maestro » de Pianiste. Son dernier CD est sorti chez DECCA en compagnie de ses partenaires de prédilection, Svetlin Roussev et François Salque.
Engagée également dans l’enseignement, Elena Rozanova a enseigné à la Hochschule de Francfort avant d’intégrer le CRR de Paris et le Pôle Supérieur Paris-Boulogne (PSPBB) où elle est professeur de piano actuellement. Elle est régulièrement invitée à donner des master-classes partout dans le monde.
Elena Rozanova est directrice artistique des festivals « Classicaval » à Val d’Isère, « Chatel Classic », ainsi que de la saison classique à l’Auditorium de la Dracénie à Draguignan (Var).
Depuis 2016, elle a pris la direction pédagogique et artistique des 7 conservatoires de l’Agglomération Dracénoise. En charge de l’éducation musicale de tout un territoire, Elena a développé ses activités au service de la population. Ainsi, elle instaure le partenariat avec l’Association « El sistema Méditerranée » (selon le model du « El sistema » vénézuélien), et inspire la création des opéras en mettant en avant les enfants des collèges et écoles primaires de la région du Var. En juillet 2020, l’année marquée par la crise sanitaire sans précédent, Elena crée le festival de rue « Tous en scène » dans le but de soutenir les acteurs des secteurs artistiques, culturels et touristiques pour traverser cette période éprouvante et inédite.
Jean-Baptiste Fonlupt
Récemment invité par de prestigieux orchestres, tels l’Orchestre du Mariinsky sous la direction de Valery Gergiev ou l’Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine sous la direction de Paul Daniel, le pianiste Jean-Baptiste Fonlupt se produit régulièrement dans des grands festivals en France et dans de nombreux pays comme l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, les Etats-Unis, ou la Corée-du-Sud. Il est accueilli dans des salles prestigieuses, telles que le Théâtre des Champs-Elysées, l’Auditorium de Bordeaux, le Beijing Forbidden City Concert Hall ainsi que de nombreuses salles en Chine, le Salamanca Hall au Japon, le Théâtre Mariinsky à Saint-Petersbourg et le Simon Bolivar Concert Hall à Caracas.
Sa discographie va de Carl Philipp Emanuel Bach à Franz Liszt, auxquels s’ajoutent des enregistrements consacrés à Frédéric Chopin et Robert Schumann, et dernièrement un disque consacré aux musiques de ballet avec des œuvres de Stravinsky, Prokofiev et Ravel. Ses disques obtiennent les meilleures récompenses dans les magazines musicaux français et étrangers, dont un Diapason d’Or pour le disque Ballets, et sont régulièrement diffusés sur les ondes.
Formé auprès de Bruno Rigutto au CNSMD de Paris, de Michael Endres à la Hochschule Hanns Eisler de Berlin et d’Elisso Virssaladze au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou, il enseigne actuellement au CRR de Rueil-Malmaison et à l’Institut de Musique et de Pédagogie de Namur en Belgique.
Agnès Sulem
Agnès Sulem est 1er violon du Quatuor Rosamonde depuis sa création en 1981 et professeur de musique de chambre – classe de quatuors à cordes – au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon depuis 2012.
Lauréat de plusieurs concours internationaux (Prix du Concours International d’Evian, Premier Prix du Concours International de Quatuors de L’Union des Radios Européennes à Salzbourg), le Quatuor Rosamonde mène une carrière internationale. Sa discographie est riche de plus d’une trentaine de CD et DVD pour les labels Harmonia Mundi, Arion, Fuga libera, ZigZag territoires, Transart, Editions Jade, distingués par les plus hautes récompenses, dont le Grand Prix du disque de l’Académie Charles Cros. Ses derniers enregistrements sont conscarés aux quatuors de Beethoven et Haydn (2020 et 2023).
Plusieurs films sur le Quatuor Rosamonde ont été réalisés par Vincent Bataillon : « Notes pour un Quatuor » porte sur le processus de création dans l’interprétation des quatuors de Beethoven, « Au cœur de la musique de notre temps », filmé à l’Abbaye de Fontevraud, est consacré à la musique française, et « Ainsi la Nuit » témoigne de la longue collaboration du Quatuor Rosamonde avec le compositeur Henri Dutilleux qui considérait la lecture de son quatuor « Ainsi la Nuit » comme la version de référence de l’œuvre.
Agnès Sulem est très active dans le répertoire contemporain ; elle a travaillé en particulier avec Pierre Boulez, György Kurtág, Mauricio Kagel, Henri Dutilleux, Franck Zappa, ainsi qu’avec des artistes tels que Raphaël Hillyer et Eugene Lehner, altiste du Quatuor Kolish et ami de Schoenberg et Bartók.
Parallèlement à son activité de chambriste et de pédagogue, Agnès Sulem s’est produite en soliste avec plusieurs orchestres dont l’Ensemble Intercontemporain, les Orchestres de Radio-France, Cannes, Nice…
Agnès Sulem a étudié au Conservatoire de Paris où elle a obtenu un Premier Prix de violon et un Premier Prix de musique de chambre. Elle est aussi docteur en mathématiques et titulaire d’une Habilitation à Diriger des Recherches.
Agnès Sulem est « Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur ».
Loïc Rio
Second violon du Quatuor Modigliani qu’il a fondé il y a 20 ans avec trois amis du Conservatoire de Paris, Loïc Rio s’occupe également – au sein de celui-ci – de la direction artistique du Concours et Festival Vibre à Bordeaux ainsi que du Festival de Musique de Saint-Paul-de-Vence.
Le Quatuor Modigliani assure également, depuis 2014, la direction artistique des légendaires « Rencontres Musicales d’Evian », autrefois dirigées par Mstislav Rostropovitch. Après presque quinze ans d’expérience, le Quatuor se réjouit de prendre de nouvelles responsabilités vis-à-vis des générations suivantes : il crée en 2016 l’Atelier des Rencontres musicales d’Evian et donne depuis 2017 une série de master-classes au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
Le Quatuor soigne particulièrement les rencontres de musique de chambre, desquelles sont nées des amitiés fidèles comme celles de Sabine Meyer, Renaud Capuçon, Jean-Frédéric Neuburger, Beatrice Rana, Michel Dalberto, Augustin Dumay, Henri Demarquette, Gary Hoffman, Paul Meyer, Michel Portal, Gérard Caussé, ou Daniel Müller-Schott…
Enfin, le Quatuor Modigliani a la joie de se produire un peu partout dans le monde : en Corée, aux Etats-Unis (avec un arrêt obligatoire au Carnegie Hall), en Europe (au Wigmore Hall, à la Philharmonie de Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, au Konzerthaus de Berlin, au Konzerthaus de Vienne, à la Philharmonie de Saint-Pétersbourg, à l’Elbphilharmonie de Hambourg…). Les dernières saisons auront été l’occasion de se produire en Australie, et d’être en résidence au très bel Oji Hall de Tokyo, un temple de la musique de chambre.
Grâce au soutien de généreux mécènes, le Quatuor Modigliani a le privilège de jouer quatre magnifiques instruments italiens ; ainsi, Loic Rio joue un violon de Guadagnini de 1780.
Françoise Gnéri
Nommée professeur d’alto au CNSMD de Lyon en 2009, puis au CNSMD de Paris en 2023, Françoise Gnéri est une musicienne au parcours éclectique et original, qui se distingue par son engagement passionné dans les projets les plus variés.
Soliste à l’Orchestre de l’Opéra de Paris pendant plusieurs années, elle y rencontre les plus grands chefs (Seiji Ozawa, Georges Prêtre, Myung-Whun Chung…) et y développe un sens du lyrisme et de la dramaturgie qui ne la quitteront plus.
Son activité intense de chambriste et sa profonde connaissance de la musique du XXe siècle lui valent d’être invitée sur les plus importantes scènes françaises (Théâtre du Châtelet, Radio-France, Théâtre des Champs-Elysées, Beaubourg, etc…) et étrangères (Brême, Venise, Lisbonne, Tokyo, New-York…) où elle s’est produite avec des artistes tels que Philip Hirschorn, Christoph Henkel, Roland Pidoux, Jean-Pierre Wallez, Maxim Vengerov, Bruno Pasquier, François Salque, Claire Désert, Olivier Charlier, Marianne Piketty, Ophélie Gaillard.
Elle a enregistré les sonates de Brahms et la Sonate pour violon et piano en la mineur de Schumann, transcrite à l’alto, disque pour lequel elle a récolté les meilleures critiques. Elle a également gravé les 6 Suites de Jean Sébastien Bach chez « Polymnie ».
Régulièrement sollicitée par Jean-François Zygel pour participer à ses Leçons de musique et à son Cabaret classique, elle partage avec lui ce goût de créer un rapport dynamique entre le public et les musiciens, mettant son talent au service de manifestations originales, mélangeant de nouveaux publics, dans des lieux insolites, dans un désir de partage et de communication.
Elle est depuis 2010 directrice artistique de l’académie internationale de musique de Hourtin-Médoc, et suscite la création de plusieurs associations dont le but est de recréer du lien social par la musique, avec des artistes reconnus et de jeunes talents.
Renouer avec une éducation populaire par la musique classique, désacraliser le musicien classique : tel est le projet du Collectif Fractales, ensembles de jeunes artistes issus des grandes écoles européennes, créé en 2015 à son initiative.
Elle joue sur un alto de Raphael et Anton Gagliano de 1856, et sur un Charotte de 1837.
Yi-Bing Chu
Chu Yi-Bing, né d’une famille de musiciens, étudie le violoncelle à l’âge de huit ans avec son père, professeur au Conservatoire Central de Musique de Pékin. Il se produit en concert dès son plus jeune âge et enregistre son premier disque à seulement dix ans. A cette époque, la Révolution Culturelle n’était pas encore terminée et la musique classique était toujours officiellement interdite.
En 1984, Chu Yi-Bing intègre la classe du célèbre violoncelliste français Maurice Gendron au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il obtient son 1er Prix en 1987. Lauréat du Concours International d’Exécution de Musique à Genève en 1986, il devient soliste à l’Orchestre Symphonique de Bâle – en Suisse – en 1989, où il y restera jusqu’en 2004.
De 2004 à 2018, Chu Yi-Bing est professeur au Conservatoire Central de Musique de Pékin où il contribue avec passion à la diffusion et au rayonnement de la musique de chambre dans toute la Chine. Il fonde le premier ensemble de violoncelles Chinois, constitué de ses élèves violoncellistes, et a donné plus de six cents concerts de charité pendant 15 ans dans tout le pays.
Il s’est produit devant des personnalités illustres, telles que les présidents Chinois, Français et Américains, mais tient également à diffuser la musique classique au plus grand nombre en se produisant dans des universités, des hôpitaux, des usines et des prisons pour des millions de Chinois qui ont difficilement accès à la musique classique.
Fondateur et directeur du Festival SuperCello, Chu Yi-Bing a produit 3 enregistrements de son ensemble de violoncelles.
Michel Béroff
Michel Béroff est né à Epinal en 1950. Après des études au conservatoire de Nancy, il obtient en 1966 un 1er Prix de piano au CNSM de Paris dans la classe de Pierre Sancan. L’année suivante, il remporte le 1er Prix du 1er Concours International Olivier Messiaen, faisant de lui un des interprètes privilégiés de ce compositeur.
La carrière de Michel Béroff l’a mené dans le monde entier, jouant avec les orchestres les plus prestigieux, sous la direction de chefs tels que Abbado, Barenboim, Bernstein, Boulez, Dohnanyi, Dorati, Dutoit, Eschenbach, Gielen, Inbal, Jochum, Leinsdorf, Masur, Ozawa, Previn, Rostropovitch, Sinopoli, Solti, Tennsted, Tilson-Thomas, Zinman.
Ses activités de chambriste l’ont amené à collaborer activement avec Martha Argerich, Barbara Hendricks, Jean-Philippe Collard, Lynn Harrell, Augustin Dumay, Pierre Amoyal.
Artiste exclusif EMI pendant plus de vingt ans, Michel Béroff a effectué plus de 50 enregistrements, parmi lesquels les œuvres intégrales pour piano et orchestre de Liszt, Prokofiev et Stravinsky sous la direction de Kurt Masur et Seiji Ozawa, ainsi que des œuvres de Bach, Brahms, Schumann, Dvořák, Moussorgsky, Saint-Saëns, Debussy, Ravel, Messiaen, Stravinsky et Bartók.
Pour « Wiener Urtext », il a participé à une nouvelle édition des œuvres de Claude Debussy, et gravé pour la firme Denon l’intégrale de la musique pour piano de ce compositeur.
Pour Deutsche Grammophon, il enregistre le concerto pour la main gauche de Ravel avec Claudio Abbado.
Ses enregistrements ont été primés par 5 “Grand Prix du Disque”.
Professeur au CNSM de Paris pendant plus de 25 ans, Michel Béroff a également consacré plusieurs années à la direction d’orchestre en dirigeant de nombreux et prestigieux orchestres.
En tant que membre du jury, il a participé à de nombreux concours internationaux, dont les concours Tchaïkovsky, Van Cliburn, Leeds, Clara Haskil, Rubinstein et Marguerite Long, parmi d’autres.
Beaucoup de ses élèves ont été lauréats ; le dernier en date est Seong-Jin CHO, vainqueur du concours Chopin de Varsovie.