Lundi 24 juillet -19H00

Lundi 24 Juillet 2023
19h
Duo Violon & Piano
Emmanuelle Bertrand
& Pascal Amoyel
Cloître du Monastère de Cimiez


Programme

Gabriel Fauré
Après un rêve
Elégie
Camille Saint-Saëns
Sonate pour violoncelle n°1, op.32
(Allegro – Andante tranquillo sostenuto – Allegro moderato)
Johannes Brahms
Sonate pour violoncelle n°1, op.38
(Allegro non troppo – Allegretto quasi minuetto – Allegro)

Emmanuelle Bertrand violoncelle
Pascal Amoyel piano

BIOGRAPHIES

On a souvent dit que l’art fauréen était l’univers de l’intime. C’est aussi l’art de la concision, de
l’élégance, voire d’une certaine transparence jusque dans ses pages les plus sombres. Après un rêve fut à
l’origine écrit pour voix et piano, sublime page dont se sont vite emparés les violoncellistes.
La très célèbre Elégie s’imposait. « L’accueil fait à mon morceau de violoncelle a été excellent et m’encourage
beaucoup à faire la Sonate entière » : voilà en quels termes Fauré décrivait, en 1880, l’accueil qui fut réservée
à son Elégie… laquelle devait donc constituer le mouvement lent d’une sonate. Le projet de sonate fut
abandonné, et seule l’Elégie subsista (laquelle – à la demande de Edouard Colonne – sera orchestrée en
1901).
Après Fauré, nous entrons dans la jeunesse de deux compositeurs.
Saint-Saëns a 37 ans qu’il compose la 1ère de ses 3 sonates pour violoncelle et piano (la dernière demeure
inachevée, à moins que le Final se soit perdu…), conjointement au 1er Concerto pour violoncelle qu’il écrit
durant cette même année. Le violoncelle est un instrument dont la sonorité fascinait Saint-Saëns
(souvenons-nous du Cygne, inséré dans son Carnaval des Animaux). Ainsi, en 1902, Saint-Saëns reviendra à
cet instrument pour lui offrir un second concerto.
En 1862, Brahms quitte Hambourg pour s’installer définitivement à Vienne. C’est également lors de cette
année qu’il commence la composition de sa 1ère Sonate pour violoncelle et piano, oeuvre toute empreinte
de jeunesse (Brahms n’a que 29 ans). Songeons qu’à cette époque, le compositeur n’avait encore
pratiquement rien écrit pour l’orchestre (aucune symphonie, ni ses Variations sur un thème de Haydn, ni son
Concerto pour violon). Seul le 1er Concerto pour piano avait vu le jour, ainsi que les 2 Sérénades op.11 et 16.
Conçue comme un hommage à Bach (le 1er mouvement tire son thème principal de L’Art de la Fugue), cette
Sonate op.38 devait à l’origine s’étaler sur 4 mouvements. Puis, Brahms se ravisa : le 2ème mouvement – un
Adagio – fut finalement supprimé, ramenant l’oeuvre à une découpe traditionnelle. L’accueil qui accompagna
la création, en juillet 1865, fut des plus chaleureux.

Jean-Noël Ferrel

Emmanuelle Bertrand
Elue « Soliste instrumentale de l’année » aux Victoires de la Musique en mars 2022, personnalité rayonnante et
généreuse, Emmanuelle Bertrand est une figure incontournable du violoncelle européen.
Formée aux Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique et de Danse de Lyon et de Paris, dans les classes de Jean
Deplace et Philippe Muller, lauréate de nombreuses distinctions et concours internationaux, élue « artiste de l’année »
par le magazine Diapason et les auditeurs de France-Musique en 2011, elle avait été révélée au grand public en
recevant une première Victoire de la Musique en 2002.
A 25 ans, elle rencontre le compositeur Henri Dutilleux qui parle d’elle comme d’une « véritable révélation ». Elle est
depuis dédicataire d’œuvres de Nicolas Bacri, Edith Canat de Chizy, Pascal Amoyel, Bernard Cavanna, David Lampel,
Thierry Escaich ou Benoît Menut. Elle a également donné en premiere mondiale Chanson pour Pierre Boulez de Luciano
Berio.
C’est à cette période également qu’elle constitue un duo avec le pianiste Pascal Amoyel, son partenaire à la ville
comme à la scène, avec lequel elle défend avec ferveur autant d’œuvres oubliées que de grand répertoire.
Passionnée par les liens entre la musique et le verbe, elle travaille en étroite collaboration avec Laurent Terzieff sur des
textes de Jean-Pierre Siméon. En 2005, elle co-écrit et joue avec Pascal Amoyel Le Block 15 ou la Musique en résistance
mis en scène par Jean Piat. En 2011, elle crée Le violoncelle de guerre en hommage à Maurice Maréchal et à son
violoncelle fabriqué à quelques pas des tranchées en 1915. Elle part en tournée avec ce programme jusqu’en 2018,
tour à tour avec Didier Sandre, Christophe Malavoy, Francis Perrin, François Marthouret ou Richard Bohringer. En 2020,
Robin Renucci lui confie le rôle d’Agafia dans Oblomov de Gontcharov (Tréteaux de France), lui offrant de concilier les
rôles de comédienne et de musicienne.
Elle se produit régulièrement en tant que soliste, notamment avec l’Orchestre Symphonique de Lucerne, l’Orchestre
Symphonique du Grand Montréal, l’Orchestre National d’Ukraine, l’Orchestre Symphonique d’Etat de Moscou, le BBC
National Orchestra of Wales, l’Orchestre Symphonique de Busan (Corée), l’Orchestre Musica Vitae de Suède,
l’Orchestre Symphonique de Québec, l’Orchestre Symphonique de la RTV de Slovénie, l’Orchestre Symphonique de
Wuhan (Chine), les Orchestres Nationaux de Lille, d’Ile-de-France, de Lorraine, les Orchestres Philharmoniques de
Strasbourg, de Monte Carlo…
La saison 2021/22 marque la création d’un nouveau spectacle musico-littéraire d’après Vingt quatre heures de la vie
d’une femme de Stefan Zweig (mis en scène par Laurent Fréchuret, aux côtés du comédien Gilles Chabrier et de
l’Ensemble Sylf), et la parution d’un disque consacré aux Sonates et Lieder de Brahms (Harmonia Mundi – Choc de
Classica) qui marque le 20ème anniversaire du duo qu’elle forme avec le pianiste Pascal Amoyel.
Elle est directrice artistique du Festival de violoncelle de Beauvais depuis 2012.
Professeure de musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris depuis
2008, elle est également nommée professeure de violoncelle en 2022, devenant la première femme nommée
professeure de violoncelle dans l’histoire de l’établissement fondé en 1795.

Pascal Amoyel (©Jean-Baptiste Millot)
Victoire de la Musique en 2005 dans la catégorie « Révélation Soliste Instrumental de l’année », Pascal Amoyel est
récompensé en 2010 par un Grand Prix du Disque à Varsovie – par la prestigieuse Société Chopin – pour son intégrale
des Nocturnes de Chopin aux côtés de Martha Argerich et de Nelson Freire, enregistrement qualifié de « miracle que
l’on n’osait plus espérer, qu’on écoute bouche bée par tant de beauté » par la revue Classica. Son interprétation des
Funérailles de Liszt a également été saluée comme l’une des références historiques, et ses Harmonies Poétiques et
Religieuses de Liszt élues parmi les 5 meilleurs enregistrements de l’année 2007 par la chaîne Arte.
A 10 ans, lorsqu’il débute ses études de piano à l’Ecole Normale de Musique de Paris (classe de Marc André), il est vite
remarqué par Georges Cziffra qu’il suit en France et en Hongrie. A 17 ans, après un baccalauréat scientifique, il décide
de se consacrer entièrement à la musique. Parallèlement à ses études, il se produit en improvisant dans les cabarets de
Montmartre. Il obtient une Licence de concert à l’Ecole Normale de Paris, les 1er Prix de Piano et de Musique de
chambre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (classe de Jacques Rouvier et Pascal Devoyon),
devient Lauréat des Fondations Menuhin et Cziffra, puis remporte le 1er Prix au Concours International des Jeunes
Pianistes de Paris. Il reçoit également les conseils de Daniel Blumenthal, Aldo Ciccolini, Lazar Berman, Maria Curcio,
Véra Gornostaeva, Dominique Merlet, Dériré N’Kaoua, Jacqueline Landowski, Lev Naoumov. C’est le début d’une
carrière internationale qui le conduit à se produire sur les plus grandes scènes : Philharmonie de Berlin, Muziekgebouw
d’Amsterdam, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Cité de la Musique et Salle Pleyel à Paris, Etats-Unis, Canada, Russie,
Chine, Corée…
Ses enregistrements, seul ou avec la violoncelliste Emmanuelle Bertrand, ont obtenu les plus hautes récompenses :
Gramophone, Cannes Classical Awards, ffff de Télérama, Diapason d’Or de l’année, «Choc» du Monde de la Musique,
10 de Classica, Grand Prix annuel de la critique allemande…
Compositeur, Pascal Amoyel est Lauréat de la Fondation d’Entreprise Banque Populaire. Il est notamment l’auteur du
cycle Job, ou Dieu dans la tourmente et de Lettre à la femme aimée au sujet de la mort (sur des poèmes de Jean-Pierre
Siméon). Il s’investit aussi dans la création de nouvelles formes de concert : son spectacle Block 15, ou la musique en
résistance (mise en scène de Jean Piat) a été qualifié « de recherche très pure et touchante » par le metteur en scène
Peter Brook et a fait l’objet d’une adaptation pour France Télévisions. Il a également écrit et créé les seuls en scène Le
pianiste aux 50 doigts ou l’incroyable destinée de György Cziffra, Le jour où j’ai rencontré Franz Liszt, et Looking for
Beethoven (mises en scène de Christian Fromont) qui ont été joués à guichets fermés au festival d’Avignon et durant
plusieurs mois au Théâtre Le Ranelagh à Paris, ainsi que le spectacle familial Une petite histoire de la grande musique.
En tant que comédien, il a collaboré et a donné la réplique à Jean Piat, Francis Huster et Brigitte Fossey.
Professeur de piano et d’improvisation au CRR de Rueil-Malmaison, il a créé le « Juniors Festival » dont les enfants sont
les acteurs, y compris ceux porteurs de handicaps. Il dirige le festival « Notes d’automne » qu’il a créé, et est le
commanditaire de plus d’une quarantaine de créations (avec Jean-Pierre Marielle, Barbara Hendricks, Natalie Dessay,
Eric-Emmanuel Schmitt, Raphaël Enthoven, Richard Bohringer, Anne Roumanoff, Jacques Gamblin, Patrick Bruel…). Il
est aussi conseiller artistique de l’Estival de la Bâtie d’Urfé.
Il est l’auteur de l’ouvrage Si la musique t’était contée (bleu nuit), et a produit une série d’émissions sur France-Culture
intitulée « Une histoire de la musique ». Premier Grand Prix Arts-Deux Magots récompensant « un musicien aux
qualités d’ouverture et de générosité », Prix Jean-Pierre Bloch de la Licra pour « le rapport aux droits de l’homme dans
son oeuvre », Médaille d’Or du rayonnement culturel de la Renaissance française, il est le parrain de l’association APTE,
qui dispense des cours de musique à des enfants autistes.
Il a été élevé aux grades de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, et de Chevalier dans l’Ordre des Palmes
Académiques.

Partager sur les réseaux...