Dimanche 6 aout-21H00

Dimanche 06 Août 2023

21h

Fabien Waksman

« A dream for Artemis »

(création)

Cloître du Monastère de Cimiez

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Claude Debussy

3 Epigraphes antiques

 

 

Astor Piazzolla

Libertango

 

 

George Gershwin

Rhapsody in Blue

 

 

 

Fabien Waksman

« A dream for Artemis »,

pour quatuor de saxophones et piano

(Before the Moon Rush  –  Ignition Sequence starts  –

Four Soul Space Debris haunting LEO  –  Artemis to the highest Frontier)

(Commande de l’Académie Internationale d’Eté de Nice et de l’Association Posellis /

Festival Nice Classic Live & Festival de la Roque d’Anthéron,

pour fêter le 20ème anniversaire du Quatuor Ellipsos)

 

 

 

Charles Heisser piano

Marie-Josèphe Jude piano

Quatuor Ellipsos

Paul-Fathi Lacombe saxo soprano

Julien Bréchet saxo alto

Sylvain Jarry saxo ténor

Nicolas Herrouët saxo baryton

Fabien Waksman (à Radio-France, en octobre 2022 – ©Radio France – Laurent Vilarem)

George Gershwin

Un événement pour le concert de ce soir : 2 jours après sa création mondiale au Festival de La Roque d’Anthéron, la toute nouvelle oeuvre de Fabien Waksman est à nouveau créée ici, à Nice, dans le cloître du Monastère de Cimiez.

Fabien Waksman, né en 1980, a reçu la « Victoire de la Musique classique » (dans la catégorie compositeur) durant cette année 2023. Au vu de l’oeuvre de ce soir, on ne surprendra personne en disant que, outre son activité de compositeur, il est un passionné d’astronomie. S’étant lié d’amitié avec l’astrophysicien Jean-Philippe Uzan, il travaille en collaboration avec celui-ci pour des oeuvres ayant trait au Cosmos (en 2019, un cycle de mélodies voyait ainsi le jour, en hommage à Stephen Hawking).

 

Concernant sa nouvelle oeuvre, Fabien Waksman nous apporte quelques précisions :

« Il était une fois une petite planète bleue, singulière, sur laquelle vivait une espèce fascinée par les beautés de l’univers qui l’hébergeait. Cette espèce tentait de regarder toujours plus loin pour repousser l’horizon des possibles et toucher du doigt le mystère de son origine. L’exploration de mondes inconnus lui semblait si vitale qu’elle en oubliait la préservation de son propre habitat.

Cette espèce, unique et insignifiante dans le cosmos, emplie de paradoxes, c’est la nôtre : l’Humanité.

 

Alors que la Nasa prépare une nouvelle exploration humaine de la Lune, près d’un demi-siècle après le premier pas de Neil Armstrong,  nos yeux vont de nouveau suivre les aventures et les traits de lumière de la mission Artemis, petite sœur et héritière du légendaire programme Apollo.

A Dream for Artemis est un concerto pour quatuor de saxophones, pensé comme un hommage à la conquête spatiale de 1957 à nos jours.

 

La mission Artemis comptera à son bord quatre spationautes.

4 spationautes : 4 saxophonistes explorateurs de l’univers sonore. 4 instruments de métal rutilant pour une fusée et un rêve commun.

 

L’œuvre débute dans une atmosphère de grande excitation. Nous sommes à Cap Canaveral, juste avant le lancement d’Apollo 11, le 16 juillet 1969 : « Before the Moon Rush ». Des milliers de personnes de toutes cultures et de tous milieux sont réunis pour assister à cet évènement qui marquera l’histoire, le premier pas d’un humain hors de son berceau terrestre.

Des musiques aux caractères contrastés s’enchaînent, les thèmes s’entremêlent toujours davantage, à l’image de cette foule chamarrée. Oscillant entre l’anxiété des ingénieurs de la Nasa et l’impatience des spectateurs passionnés, la musique emplit Cap Canaveral et l’ensemble de ce mouvement d’une ahurissante effervescence portant espoirs et rêves.

 

Le compte à rebours s’égraine, la navette spatiale va s’élever : « Ignition Sequence starts ». Nous sommes quelques décennies après l’histoire du premier mouvement, en janvier 2003, toujours à Cap Canaveral. La navette Columbia s’envole pour son dernier voyage. Des grondements de multiphoniques de saxophones accompagnent la folle accélération de la navette vers l’espace. Une fois la gravité terrestre vaincue, c’est l’apesanteur, tout semble s’arrêter. L’extase saisit les spationautes devant la merveilleuse vision de notre planète observée depuis les mondes des étoiles.

Le retour sur  Terre est malheureusement fatal aux spationautes. Le bouclier thermique de Columbia, détérioré lors de la phase de décollage, ne résiste pas à la rentrée dans l’atmosphère. C’est le drame planétaire et médiatique.

Sur Terre, c’est d’abord la sidération, évoquée par une angoissante suspension du temps et un rappel du thème de l’apesanteur. Les familles des spationautes retiennent leur souffle en ne voyant pas arriver la navette. Le mouvement s’achève par un terrible fracas musical illustrant le choc et l’horreur suscités par la destruction de Columbia.

Cette tragédie s’est déroulée le 1er février 2003.

 

Le troisième mouvement est le chant de déploration des spationautes disparus. Leurs âmes semblent flotter en orbite autour de la Terre. Elles se mêlent aux débris spatiaux, ces fragments de matière qui sont les signes précurseurs de la pollution de l’espace par l’humanité. Ces âmes sont au nombre de quatre. « 4 Soul Space Debris haunting LEO » (Low Earth Orbit).

Elles entament une douce mélodie emplie de mélancolie qui dialogue avec le thème principal du premier mouvement.

Ces âmes errantes sont celles des spationautes décédés au cours des missions spatiales. Leur chant se fait de plus en plus lyrique et puissant, car il est aussi celui de l’espoir : l’équipage de Columbia n’est-il pas aujourd’hui une magnifique source d’inspiration pour les futurs navigateurs qui prendront bientôt place dans la fusée Artemis ?

Peu à peu les saxophones se taisent, l’écho du chant de ces âmes errantes s’éteint, mais il reste gravé dans notre souvenir.

 

Le dernier mouvement fête le départ d’Artemis 3, la fusée qui doit emmener nos quatre spationautes jusqu’à la Lune. Sur une rythmique effrénée à 7 temps, Artemis s’envole et semble danser jusqu’au site d’alunissage du module Orion, situé sur le pôle Sud de notre satellite naturel. Ce voyage est-il un prélude à de futures expéditions au sein du Système Solaire ? La mission Artemis nous permettra peut-être de repousser encore les limites de notre univers exploré : « Artemis to the Highest Frontier ».

 

Alors que tant de défis nous attendent sur Terre, il peut paraître paradoxal voire nuisible de consacrer autant d’efforts à un programme spatial.

Cependant, ce besoin d’exploration et de découverte semble indissociable de notre nature humaine. Peut-être ne serions-nous plus tout à fait des êtres humains si nous ne regardions plus vers l’Ailleurs, et ne cherchions pas à percer les mystères de l’Univers et de nos origines.

 

Alors levons les yeux vers le ciel et rêvons avec Artemis et ses quatre spatio-saxophonistes.

 

Je remercie tout particulièrement mon ami l’astrophysicien Jean-Philippe Uzan, qui a conçu la trame narrative de ce concerto et qui a su merveilleusement me partager son rêve d’Artemis.

 

Merci également au Quatuor Ellipsos d’avoir cru en ce rêve. Faites bon voyage vers la Lune ! »

 

 

La Rhapsody in Blue, elle, est maintenant presque centenaire !… Elle fut créée le 12 février 1924, à l’Aeolian Hall de New York, à l’occasion d’un concert intitulé « An Experiment in Modern Music ».

En ce mois de février 1924, Gershwin était encore un tout jeune homme qui n’avait pas composé les grandes partitions majeures que l’on connaît aujourd’hui (« An American in Paris » date de 1928, le « Concerto en fa » de 1925, et « Porgy and Bess » de 1935).

Pourtant, dès 1919, alors simple « Song-plugger » chez un éditeur de musique, le jeune Gershwin avait réussi à susciter l’intérêt grâce à sa (fameuse) chanson « Swanee« , portée au triomphe par la grande star de l’époque : Al Jolson.

Quelques pièces pour piano solo avaient également vu le jour, ainsi que diverses chansons écrites pour les « George White’s Scandals Revues » (dont le génial « I’ll build a stairway to Paradise »), et surtout un petit opéra en 1 acte écrit en 1922 (« Blue Monday« ) qui préfigure assez magistralement son « Porgy and Bess » qui naîtra 13 ans plus tard : un début de carrière suffisamment personnel de style et de ton pour intéresser le chef d’orchestre Paul Whiteman qui décela chez le jeune garçon une veine mélodique hors du commun et un profil propre à donner à la musique américaine une identité à la fois personnelle et universelle. Ce Paul Whiteman commanda donc à Gershwin une pièce de forme libre, destinée à être jouée lors d’un grand concert célébrant la musique américaine alors en train de naître : ce sera la « Rhapsody in Blue« .

A cette époque, Gershwin manquait d’expérience en matière d’orchestration. C’est donc à Ferde Grofé – l’arrangeur attitré de l’orchestre de Paul Whiteman – que fut confiée cette tâche. Grofé réalisa deux orchestrations de la Rhapsody : une en 1924 pour 23 instrumentistes, de caractère résolument jazz-band, et une autre en 1942 pour orchestre symphonique (soit 5 ans après la disparition du compositeur).

Il est de bon ton aujourd’hui d’afficher une nette préférence pour la version de 1924 et, surtout, un superbe dédain pour l’orchestration de 1942… ce qui est injuste. L’orchestration de 1924 est évidemment intéressante car elle constitue la version originale de l’œuvre, celle que Gershwin a toujours entendu ; mais celle de 1942 s’avère une réelle réussite – donnant à la partition une ampleur et une puissance évocatrice peu communes, et on sait aujourd’hui que Gershwin souhaitait réaliser un tel élargissement de l’écrin orchestral.

Ce soir, c’est une transcription pour piano et 4 saxophones que nous entendons (due à Nicolas Herrouët, l’un des membres du Quatuor Ellipsos). Nul doute que Gershwin, qui aimait tant le saxophone, se serait bien amusé à entendre son oeuvre sous cette nouvelle parure !

Jean-Noël Ferrel

BIOGRAPHIES

« Flamboyance », « maîtrise » et « générosité » sont trois termes qui reviennent souvent à propos du Quatuor Ellipsos, reconnu aujourd’hui comme l’un des plus prestigieux quatuors de saxophones dans le monde. Après plus de dix-neuf ans d’existence, sa carrière l’a amené à donner plus de 1000 concerts sur les scènes françaises les plus renommées (de la Tour Eiffel au Château de Versailles, de la Salle Pleyel à l’Arsenal de Metz en passant par La Folle Journée de Nantes et le Festival de Radio-France Montpellier), et sur de nombreuses scènes internationales dans plus de quinze pays.

Réputé pour sa polyvalence, le Quatuor se tourne aussi bien vers le répertoire classique – avec une prédilection marquée pour le répertoire baroque – que vers les musiques de notre temps, avec des œuvres d’Escaich, Doss, Lynch, Geiss et Decruck. Très actif au disque, l’ensemble a enregistré à ce jour six albums, tous primés, dont le dernier – “Saxophonie”, consacré à la compositrice française Fernande Decruck – est sorti en 2021 chez NoMadMusic.

Formé en 2004 à Nantes, le Quatuor a reçu l’enseignement de Paul Meyer et Éric Le Sage au Conservatoire de Paris ; il a travaillé également avec Maurice Bourgue à Avignon, Claire Désert à Paris, Christian Lauba à Bordeaux, et Thierry Escaich avec lequel s’est noué une véritable et durable complicité.

Remportant en 2007 le 1er Prix à l’unanimité du Concours européen “Musiques d’Ensemble” 2007, organisé par la FNAPEC (un “Prix Ellipsos” a depuis été créé, récompensant le meilleur ensemble à vents de la compétition), il est à ce jour le quatuor de saxophones le plus diffusé à la radio et à la télévision française. Il est aussi le premier quatuor de saxophones invité vedette aux Victoires de la Musique Classique. Collaborant avec l’Orchestre National des Pays de la Loire, l’Orchestre National de Lyon, le Gewandhaus de Leipzig, l’Orchestre Philharmonique de Radio-France, et avec de nombreux artistes tels que Marie-Josèphe Jude, Gordan Nikolic, Éric Le Sage, mais aussi Manu Dibango, Didier Lockwood ou les chanteuses Zaza Fournier et Yaël Naïm, il est depuis 2018 Ambassadeur pour la « Fondation du Souffle » (qui est engagée dans la lutte contre les maladies respiratoires) et consacre des événements artistiques d’importance à cette cause. Il dirige par ailleurs une collection éponyme aux Éditions Billaudot, consacrée aux ouvrages pour saxophone en général. Sur les réseaux sociaux, il créé l’#SaxophoneFamily rassemblant plus de 45 000 followers et passionnés du saxophone.

Le Quatuor Ellipsos est soutenu par la Maison Selmer-Paris, la compagnie D’Addario (Rico), la Fondation de France, la SPEDIDAM, le Ministère de la Culture et l’Institut Français. Il est également officiellement accompagné par le magasin de réparation Frédérique Bizeul de Nantes. Depuis 2017, il reçoit le soutien du Centre National de la Musique (CNM) pour sa diffusion d’œuvres contemporaines.

 

ELLIPSOS ET SON RÉPERTOIRE

Ce quatuor précurseur se distingue par son ouverture et sa polyvalence. Singulièrement imprégné du répertoire allemand et italien, la musique baroque est l’un des répertoires les plus joués par le Quatuor Ellipsos. On retrouve la quasi totalité des œuvres pour orgue de Bach, Vivaldi ou Rameau, mais aussi la Fantaisie pour orgue de Mozart ainsi que nombreuses œuvres du XIXème siècle (Beethoven, Fauré, Chopin, Vierne, Mendelssohn, Farrenc, Schumann, Albeniz, Glazounov, Prokoviev). Côté XXème, le Quatuor Ellipsos est en totale adéquation avec son temps : on ne compte plus les chefs d’œuvres qu’il reprend avec malice et finesse, comme les Préludes de Debussy, la Pavane pour une infante défunte et le Boléro de Ravel, les œuvres de Poulenc, Pierné, Françaix, Gershwin et Bernstein ainsi que les nombreuses œuvres contemporaines tirées de leur immense répertoire (Escaich, Doss, Lynch, Geiss, Decruck). Le Quatuor Ellipsos a aussi la culture de la découverte de répertoires classiques extra européens : il remettra à l’honneur les œuvres Nazareth, Cervantes, ainsi que des compositrices oubliées comme Fernande Decruck, Louise Farrenc, Mel Bonnis etc…

 

CÔTÉ DISQUES

Au disque, Ellipsos enregistre au Conservatoire de Paris son premier album éclectique (« Medina », 2007) avec en invités Philippe Geiss (saxophone), Florian Tâtard (accordéon) et les musiciens du Gamelan de la Cité de la Musique à Paris. En 2009, un second opus voit le jour, « Peer Gynt », consacré aux œuvres de Glazounov, Prokoviev, Grieg et Monti. En 2014, le label allemand Genuin Classics (Leipzig) signe le 3ème album du Quatuor : « Bolero », consacré à la musique française (Ravel, Pierné, Escaich et Françaix).

En 2017, l’EP « Sax & Gospel », consacré à J.S. Bach et aux chants gospel, voit le jour en mettant en avant les qualités vocales du Quatuor Ellipsos. En 2018, le label NoMadMusic, en collaboration avec Nantes Philharmonie, donne naissance au 4ème album du Quatuor Ellipsos, « United Colors », répertoire contemporain pour quatuor de saxophones et orchestre d’harmonie (Thomas Doss, Philippe Geiss, Graham Lynch et Will Gregory).

En 2021, l’album « Saxophonie » voit le jour, toujours chez le label NoMadMusic, disque monographique consacré à la compositrice française injustement oubliée Fernande Decruck.

Pour l’ensemble de ses albums (5 + 1 EP), le Quatuor Ellipsos a reçu de nombreux prix et articles élogieux, notamment dans les programmes de Radio-France (France-Musique, France-Culture, France-Inter), Radio Classique, BBC, Figaro Magazine, La Lettre du Musicien, Le Monde de la Musique, Le Point, mais aussi grâce au soutien de France Télévisions (France 2, France 3, France 5).

 

Attaché à la ruralité, Ellipsos s’est lancé en 2007 dans la création et la direction du Festival du Souffle, festival consacré essentiellement aux instruments à vent et à l’Académie de saxophone Ellipsos à l’Abbaye Royale de Celles-sur-Belle (79), où il accueille de jeunes musiciens pour les former aux métiers de la scène.

Mais c’est également l’occasion de créer des collaborations avec des saxophonistes actuels : Nicolas Prost, Philippe Geiss, Jean-Charles Richard, le coréen Seung-Dong Lee, le brésilien Erik Heimann-Pais, l’italien Davide Nari, le colombien Javier Ocampo etc…

 

Quatuor Ellipsos :

Paul-Fathi Lacombe (saxophone soprano)

Julien Bréchet (saxophone alto)

Sylvain Jarry (saxophone ténor)

Nicolas Herrouët (saxophone baryton)

 Charles Heisser

Jeune pianiste polyvalent, Charles Heisser mélange avec soin et intégrité ses différentes passions. Exploitant des répertoires variés allant du jazz au solo classique en passant par la musique de chambre, la création contemporaine et la composition, il prend part aux grands festivals français tels le Festival de la Roque d’Anthéron, Saou chante Mozart, le Festival Nice Classic Live, la Folle Journée de Nantes, Jazz à Vienne, Jazz à La Défense. Il apparaît pour la première fois sous les caméras à 11 ans, lors d’une intégrale Chopin donnée à la salle Pleyel (Paris) et diffusée sur France 3.

En 2018, à la suite d’une improvisation en duo avec Chick Corea lors d’un concert à la Fondation Louis Vuitton, il est invité sur « Plays », le dernier album solo de celui-ci. L’année d’après, il remporte le concours international « Jazz de Crest » avec son groupe Nota Bene et est la même année finaliste du concours « Jazz à La Défense » avec le groupe Epic Saga.

Il continue d’élaborer sa palette de couleurs, notamment avec le quartet de jazz Nyouz (accompagné d’un sextuor à cordes), le groupe d’afro-beat Angelo Maria, Parrarel Keys (avec le percussionniste Aurélien Gignoux, alliant György Ligeti, Chick Corea et Béla Bartók), et en duo avec la pianiste Ninon Hannecart-Ségal (création contemporaine, répertoire XXème). Il écrit également une oeuvre à la demande du violoncelliste François Salque.

En 2021, son éclectisme l’enjoint à se présenter à « Mondes Nouveaux », programme du Ministère de la Culture en faveur des jeunes créateurs. Il en devient lauréat avec Rythme de l’âme, projet d’envergure tourné vers les interactions entre jazz, musiques actuelles et contemporaines, qui réunit 14 musiciens sous la baguette de Clara Baget et sera créé au Château de Carcassonne le 21 juin 2023.

Né en 1998, Charles Heisser est initié dès l’âge de 5 ans au piano lorsqu’il intègre le CRR de Paris dans la classe d’Anne-Lise Gastaldi. Il se sensibilise à ses côtés au langage contemporain, notamment lors du « Piano Project » (recueil de commandes à des compositeurs tels que György Kurtág, Pierre Boulez, etc…). En parallèle, les rencontres déterminantes avec Martial Solal puis Manuel Rocheman l’incitent à commencer une formation en jazz au C.R.R. de Paris. Réussissant le doublon inédit d’entrer au CNSMDP en classique (classe de Denis Pascal) et en jazz, il y obtient en 2021 et 2022 ses deux licences. Également passionné par la composition, il suit les cours du compositeur Yves Chauris.

Marie-Josèphe Jude

Née d’un père français et d’une mère sino-vietnamienne, c’est au Conservatoire de Nice que Marie-Josèphe Jude commence ses études musicales. Elle y reçoit une double formation de piano et de harpe. Artiste précoce, elle entre à l’âge de 13 ans au CNSMD de Paris, en piano, dans la classe d’Aldo Ciccolini. Elle y obtient ses premiers Prix de piano et de musique de chambre 3 ans plus tard, ainsi qu’une licence de concert de l’École Normale de Musique de Paris, en harpe.

Elle décide alors de partir à Londres pour se perfectionner auprès de Maria Curcio, grande pédagogue et disciple d’Arthur Schnabel.

Longtemps double instrumentiste, le choix du piano s’impose : elle est Lauréate du Concours International Clara Haskil de Vevey en 1989 et Victoire de la Musique en 1995.

Sa carrière de soliste la mène dès lors dans les salles et festivals du monde entier, de Montpellier à Bath, de la Roque d’Anthéron à Kuhmo, de Bagatelle à Locarno. Elle a collaboré avec l’Orchestre de Paris, l’Orchestre Philharmonique de Nice, l’Orchestre National de Lyon, Les Siècles, l’Orchestre Symphonique de Tours, l’Orchestre de l’Académie Chopin de Varsovie, du BBC Scottish Orchestra, l’Orchestre Symphonique de Bâle, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, le Brussels Philharmonic Orchestra, le MDR Orchestra à Leipzig, et joué sous la direction de J. Märkl, Frans Brüggen, Charles Dutoit, Emmanuel Krivine, F-X. Roth, Jean-Yves Ossonce, J. Axelrod, Arturo Tamayo ou encore Klaus Weise.

Chambriste confirmée, elle a partagé la scène durant de nombreuses années avec Laurent Korcia, Michel Portal, et retrouve régulièrement Xavier Phillips, Jean-Marc Phillips, Marc Coppey, Philippe Graffin, Gary Hoffmann, Stéphanie-Marie Degand, Mireille Delunsch, Delphine Haidan…

Elle a également parcouru quasiment tout le répertoire à 2 pianos et 4 mains, en compagnie de Jean-François Heisser, Brigitte Engerer, Claire Désert, Elena Rozanova, Michel Béroff et François Chaplin.

Enfin, passionnée de ballets, elle a joué pour de nombreux spectacles (Le Sacre du Printemps, Les 4 tempéraments d’Hindemith, etc…), partageant la scène avec son frère Charles Jude, danseur étoile de l’Opéra de Paris et directeur du ballet du Grand Théâtre de Bordeaux de 1996 à 2017.

 

Son répertoire de prédilection se reflète dans son importante discographie : l’intégrale de l’œuvre pour piano de BRAHMS (dont le dernier volume est prévu pour 2022), Clara SCHUMANN, MENDELSSOHN, BEETHOVEN, CHOPIN, mais aussi Henri DUTILLEUX, Maurice OHANA, BERG, JOLIVET, LISZT (en duo avec Michel Béroff).

Un enregistrement de la Symphonie Fantastique de BERLIOZ, à deux pianos avec Jean-François Heisser, est paru en 2018 chez Harmonia Mundi. Plus récemment, le disque consacré aux « Flûte transcriptions », enregistré avec Raquele Magalaes pour NoMad Music, a reçu un excellent accueil de la critique française et internationale.

Depuis toujours, Marie-Josèphe Jude se consacre à l’enseignement : après avoir été professeure au CNSMD de Lyon, elle est nommée au Conservatoire National Supérieur de musique de Paris en 2016.

Par ailleurs, elle a participé au jury du Concours Marguerite Long (novembre 2019) dont elle a opéré la présélection en allant auditionner les futurs candidats dans le monde entier.

Présidente et directrice artistique de l’Académie Internationale d’été de Nice depuis 2017, Marie-Josèphe Jude a été nommée Chevalière de la Légion d’Honneur en juillet 2021.

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