Jeudi 5 août – 21h30

Jeudi 05 Août 2021
21h30

Piazzolla & Co…

Jardins du Musée Matisse

Programme

Astor Piazzolla 
Les Saisons de Buenos Aires : Verano Porteño

Francis Poulenc 
Sonate pour flûte et piano 
(Allegro malincolico  –  Cantilena  –  Presto giocoso)

Jean-Marie Cottet
« Ukiyo », pour violoncelle et piano (création mondiale)

Aram Khachaturian
Spartacus : Adagio (pour violon et piano à 2 mains)
Gayaneh : Danse du Sabre (pour violon et piano à 4 mains)

Astor Piazzolla
Les Saisons de Buenos Aires : Invierno Porteño
Oblivion

Claude Lefebvre flûte
Jean-Marc Phillips violon
Frédéric Audibert violoncelle
Marie-Josèphe Jude & Jean-Marie Cottet piano

Notre « Tour du Monde en 25 concerts » nous ramène ce soir à l’Argentine de Piazzolla !… laquelle encadre l’Arménie de Khachaturian, la France méditerranéenne de Poulenc, et le Japon vu à travers la fascination de Jean-Marie Cottet.

Pourquoi revenir à Piazzolla ? Tout simplement parce-que cette année 2021, qui fête le centenaire du compositeur argentin, est l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur le renouveau que connût le tango.
Il faut savoir que l’attirance de Piazzolla pour le tango ne fut pas immédiate. Lorsqu’il était enfant, ce genre de musique – pourtant typique de son Argentine natale – le laissait indifférent, froid : le jeune Astor ne jurait que par le Jazz. Ce détail biographique est assez intéressant car il permet de comprendre le renouvellement du genre que Piazzolla opérera par la suite : le tango « traditionnel », qu’il écoutait durant ses jeunes années, ne suscitait en lui aucune émotion. C’est en entendant le violoniste Elvino Vardaro – lequel affichait déjà un art du tango modernisé – que le jeune Piazzolla commence à entrevoir une autre manière de jouer cette musique, en y incorporant diverses influences. Il prend donc des cours de composition avec Alberto Ginastera, puis – à Paris – avec notre Nadia Boulanger nationale !… laquelle aura une influence décisive sur sa carrière, amenant le jeune homme à rester fidèle à la musique de son pays tout en y apportant la modernité que son oreille pressentait. Dès lors, le tango, sous l’impulsion de Piazzolla, allait connaître le renouvellement que l’on sait, ainsi qu’une reconnaissance internationale.

Astor Piazzolla

Piazzolla et Khachaturian partagent un point commun : celui d’être profondément ancré dans leurs identités musicales respectives. Bien que né en Géorgie, Aram Khachaturian est toujours resté fidèle à ses origines arméniennes, incorporant dans ses compositions des courbures mélodiques, des impulsions rythmiques issues du folklore arménien (et ce, dès sa 1ère symphonie de 1934). Le ballet Gayaneh ne fait pas exception. De ce ballet, la Danse du sabre (véritable danse de caractère, au 4ème acte) demeure le numéro le plus emblématique. Quant à l’Adagio de Spartacus, autre ballet, c’est un intense moment de lyrisme…

Nouvelle escale : notre belle « French Riviera » ! La Sonate pour flûte et piano de Poulenc est une œuvre méditerranéenne… cannoise pour être précis puisqu’elle fut engendrée dans une chambre de l’hôtel Majestic – à Cannes – en 1957.
Méditerranéenne, cette sonate l’est également par son style aérien, léger, lumineux, respirant une élégance et une clarté profondément françaises. Poulenc était un mélodiste-né, donnant l’illusion d’une spontanéité presque improvisée, imprévisible en tout cas : « Je n’ai pas de principes et je m’en vante. Mon ‘’canon’’, c’est l’instinct », aimait-il affirmer. Cette Sonate, élégiaque et d’une sensualité troublante, résume à merveille toute la complexe simplicité de ce compositeur qui assura lui-même la création de son œuvre, le 18 juin 1957, en compagnie de Jean-Pierre Rampal.

Nous quittons la méditerranée, mais… nous restons en France avec Jean-Marie Cottet – lequel nous offre ce soir la création mondiale de sa toute dernière œuvre. Cette belle plume française, à travers cet Ukiyo que le ciel de Nice étrennera, rend un hommage particulier au Japon, et s’en explique ainsi :

« Dans le Japon de l’ère Edo – XVIIe / XIXe siècles – se développe en réaction au bouddhisme
le mode de vie Ukiyo, le “Monde flottant” :
le monde dans lequel nous vivons est instable, impermanent.
Une réponse alternative
à cet état indubitable est de vivre intensément le présent,
sans chercher à préparer une hypothétique vie future.

Asai Ryōi, « Contes du monde flottant », 1666 : « Vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier
à la contemplation de la lune, de la neige,
de la fleur de cerisier et de la feuille d’érable… dériver comme une calebasse sur la rivière,
c’est ce qui s’appelle Ukiyo. »

Séduire et se laisser séduire – bonne chère / bonne chair – Utamaro célèbre les corps,
par nature en quête d’extase.

Hiroshige, donnant une tonalité de parcours initiatique à ses estampes de voyage,
magnifie la pluie, la brume, la mer, la nuit comme le petit matin.
Les éléments naturels, dans leurs infinies métamorphoses,
sont miroir de l’humain et de ses perpétuelles vicissitudes.

Depuis la naissance, qui nous projette en ce monde de turbulences
à la mort, qui nous en libère
Ukiyo, pour violoncelle et piano, c’est la courbe de la vie » 

Jean-Noël Ferrel

BIOGRAPHIES

Claude Lefebvre

Claude Lefebvre fait ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où elle obtient un 1er Prix de flûte dans la classe de Michel Debost et un 1er Prix de musique de chambre dans la classe de Christian Lardé. Elle se perfectionne alors auprès de Patrick Gallois.

Lauréate du Concours International de Vierzon et des Fondations Cziffra et Menuhin, elle est reçue à l’Orchestre des Concerts Pasdeloup.

En 1990, elle est reçue Premier Soliste à l’Orchestre de l’Opéra National de Paris. Elle y a joué sous la direction de Georges Prêtre, Myung Whun Chung, Valery Gergiev, Seiji Ozawa, Pierre Boulez, Armin Jordan, Esa-Pekka Salonen, Christoph von Dohnanyi, Semyon Bychkov, Philippe Jordan, James Conlon…

Titulaire du C.A., elle est professeur à l’Ecole Normale de Musique de Paris et est responsable d’une classe de Perfectionnement au Conservatoire Paul Dukas à Paris. Elle donne également chaque année de nombreuses master-classes en France et à l’étranger.

Elle a enregistré trois disques pédagogiques (‘’Escales’’, ‘’Rêverie’’, ‘’Ballade’’) et est directrice d’une collection consacrée à la flûte aux éditions Alfonce Production.

Jean-Marc Phillips

« La présence du violoniste Jean-Marc Phillips dans le Trio Wanderer constitue un atout inappréciable. Il possède le charme d’une sonorité chaude et charnue, la désinvolture que procure une totale maîtrise technique en même temps que le sens du dialogue. » (Le Figaro  –  Paris)

Jean-Marc Phillips-Varjabédian a commencé ses études de violon à l’âge de 5 ans. Il obtient un 1er Prix de musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1984, et l’année suivante un 1er Prix de violon.

Il suit deux cycles de perfectionnement dans les classes de Gérard Poulet et de Jean-Claude Bernède.

Jean-Marc Phillips-Varjabédian étudie ensuite à Crémone en Italie sous la direction de Salvatore Accardo, puis à la Julliard School of Music de New-York avec Dorothy Delay durant un an. Il a remporté de nombreux prix dans les concours internationaux de violon Carl Flesch, Zino Francescatti, Lipizer, Palm Beach.

Parallèlement à sa carrière avec le « Trio Wanderer », Jean-Marc Phillips-Varjabédian se produit en tant que soliste avec de nombreux orchestres tels l’orchestre de Lille, d’Avignon, de Bretagne, de Caen, de Poitou-Charentes, de Cannes et l’Orchestre des Siècles. Il joue régulièrement en duo avec la pianiste Marie-Josèphe Jude. Avec l’accordéoniste Richard Galliano, il a fondé un septuor autour d’un programme Piazzolla qui s’est produit à travers le monde.

Jean-Marc Phillips-Varjabédian est professeur au Conservatoire national supérieur de Musique de Paris. Avec ses collègues du « Trio Wanderer », Jean-Marc Phillips-Varjabédian a ouvert une classe de trio avec piano au CRR de Paris pour la préparation de concerts et des concours internationaux.

Frédéric Audibert (©Jacques Lerognon)

Le violoncelliste Frédéric Audibert a donné des concerts et des master-classes dans les principaux pays européens ainsi qu’à Taïwan, au Canada, en Russie, au Congo, en Israël, en Polynésie, au Japon, en Grèce, en Malaisie, en Colombie…

Premier Prix du CNSM de Paris, il est nommé lauréat de la Fondation Live Music Now par Yehudi Menuhin qui l’encourage à poursuivre une carrière de soliste. Il se produit dès lors dans les grands concertos du répertoire (Haydn, Dvořák, Saint-Saëns, Shostakovich, Lalo, Elgar, Honegger, Brahms, Beethoven, Bruch…), et sur instruments anciens dans les concertos de Vivaldi, Boccherini, Porpora, C.P.E. Bach, et L. Léo, notamment au Grand Théâtre à Naples.

Violoncelle solo de la ‘’Chambre Philharmonique-Emmanuel Krivine’’ et de l’orchestre international du Festival de Musique de Dresde, il s’est produit au Alt Oper Frankfurt, au Concertgebouw à Bruges, à la Salle Pleyel de Paris, au Semperoper de Dresde, à la Philharmonie de Berlin, au Istanbul Hall, au Beethovenhalle de Bonn, au Cadogan Hall à Londres, au Staatsoper de Münich, au Teatro Mayor de Bogota, etc…

Frédéric Audibert a été élevé au titre de Chevalier dans l’Ordre du Mérite Culturel par le Prince Albert II de Monaco.

Il joue le violoncelle de Maud Tortelier, un Alessandro Gagliano de 1720.

Marie-Josèphe Jude

Née d’un père français et d’une mère sino-vietnamienne, c’est au Conservatoire de Nice que Marie-Josèphe Jude commence ses études musicales. Elle y reçoit une double formation, poursuivant parallèlement un cursus en piano et en harpe. Artiste précoce, et encouragée par Gyorgy Cziffra, elle entre dès l’âge de 13 ans au CNSMD de Lyon en harpe (classe d’Elisabeth Fontan-Binoche) et au CNSMD de Paris en piano dans la classe d’Aldo Ciccolini.
Après avoir obtenu ses premiers prix de piano et de musique de chambre, ainsi que la licence de concert de harpe à l’Ecole Normale de Musique de Paris, c’est à Londres qu’elle se rend pour se perfectionner auprès de Maria Curcio-Diamand, grande pédagogue et disciple d’Arthur Schnabel. Elle décide alors de se consacrer exclusivement au piano : elle sera Lauréate du Concours International Clara Haskil de Vevey en 1989 et « Victoire de la Musique » en 1995.
Sa carrière de soliste la mène dès lors dans les salles et festivals du monde entier, de Montpellier à Bath, de la Roque d’Anthéron à Kuhmo, de Bagatelle à Locarno. Elle a collaboré avec l’Orchestre de Paris, l’Orchestre Philharmonique de Nice, l’Orchestre National de Lyon, Les Siècles, l’Orchestre Symphonique de Tours, l’Orchestre de l’Académie Chopin de Varsovie, le BBC Scottish Orchestra, l’Orchestre Symphonique de Bâle, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, le Brussels Philharmonic Orchestra, le MDR Orchestra à Leipzig, et joué sous la direction de J. Märkl, Frans Brüggen, Charles Dutoit, Emmanuel Krivine, F-X. Roth, Jean-Yves Ossonce, J. Axelrod, Arturo Tamayo ou encore Klaus Weise. Chambriste confirmée, elle a formé durant de nombreuses années un duo avec Laurent Korcia, et retrouve régulièrement Henri Demarquette, Xavier Phillips, Jean-Marc Phillips, Marc Coppey, Philippe Graffin, Gary Hoffmann, Stéphanie-Marie Degand, Mireille Delunsch… Elle a également parcouru une très grande partie du répertoire à 2 pianos et 4 mains, en compagnie de Jean-François Heisser, Claire Désert et Michel Béroff.
Enfin, elle a participé à de nombreux spectacles de ballets, partageant la scène avec son frère Charles Jude, danseur étoile et directeur du Ballet de Bordeaux.
Son répertoire de prédilection se reflète dans son importante discographie : l’intégrale de l’œuvre pour piano de BRAHMS (dont le dernier volume est prévu pour 2019), Clara SCHUMANN, MENDELSSOHN, BEETHOVEN, CHOPIN, mais aussi Henri DUTILLEUX, Maurice OHANA (qui en avait fait une de ses interprètes favoris), BERG, JOLIVET. Après un disque consacré à LISZT, en duo avec Michel Béroff (Lyrinx), un enregistrement de la Symphonie Fantastique à deux pianos avec Jean-François Heisser est paru chez Harmonia Mundi.
Vient de paraître un disque consacré aux transcriptions pour flûte et piano d’œuvres de Schumann, Debussy et Ravel, avec Raquele Magalaes, sous le label Nomad Music.
Marie-Josèphe Jude consacre aussi une grande partie de son activité à l’enseignement : après avoir été professeur au CNSMD de LYON durant 4 ans, elle enseigne depuis 2016 au CNSMD de PARIS.
Elle est Présidente et Directrice artistique de l’Académie Internationale d’été de Nice depuis 2017.

Jean-Marie Cottet

Après avoir étudié à Genève avec Louis Hiltbrand, Jean-Marie Cottet obtient cinq Premiers Prix au CNSM de Paris : piano, musique de chambre, harmonie, contrepoint et accompagnement au piano.

En cycle de perfectionnement avec Jacques Rouvier pour le piano, et Jean Hubeau pour la musique de chambre, il est lauréat de plusieurs concours internationaux dont “Casadesus” (Cleveland, 1985), « Dino Ciani » (Milano, 1986).

Il se perfectionne alors avec Maria Curcio, Menahem Pressler, Nikita Magaloff.

Depuis, ses concerts le conduisent sur plusieurs continents : Europe, Asie, Amérique ainsi qu’au Moyen-Orient.

Jean-Marie Cottet joue en solo ou avec orchestre, mais sa prédilection va à la musique de chambre, qu’il pratique dans les formations les plus variées ; il se produit avec Emma Johnson, Gérard Poulet, Yvan Chifolleau, Philippe Muller, Laurent Cabasso, Claude Lefebvre. Il a fondé le duo de pianistes Chin-Cottet et enregistre régulièrement pour radios, télévisions et CD.

Professeur au CRR de Paris et régulièrement invité au Japon, il enseigne chaque été dans les académies de Nice et de Tignes/Musicalp.

 

Compositeur (Prix « Marcel Joste » à l’âge de 17 ans), Jean-Marie Cottet, naturellement engagé dans la musique d’aujourd’hui, est soliste de « l’Ensemble Court-Circuit ».

Il a écrit les parties de piano des 36 Études transcendantes de Théo Charlier, recueil pour trompette (Editions Carl Fischer, New York).

« Ce que la nuit révèle », pour piano à quatre mains, a été créé au « Nice Classic Live » en 2020.

Partager sur les réseaux...